Format : 2 albums avec livret de 32 pages illustré par Ernest Pignon-Ernest
Durée : 28 titres
Packaging : digipack
Année de sortie : 2006
Coproduction : Label Ovni, Le Petit Chariot, Sarl Cytadel, Kordévan, MusTraDem
Distribution : Harmonia Mundi - Le Chant du Monde
Musiciens
Gérard PIERRON : chant
DJAL
Jean BANWARTH : bouzouki, guitare
Jérémie MIGNOTTE : flûte traversière en bois
Stéphane MILLERET : accordéon diatonique
Christophe SACCHETTINI : flûtes à bec, Irish whistles, cornemuse du Centre, flûte harmonique, cajón
Claude SCHIRRER : basse, guitare
Sébastien TRON : vielle à roue électro acoustique, cajón
KORDEVAN
Nathalie BERBAUM : violon
Pierre MARINET : alto, violon
Marie MAZILLE : violon, clarinette basse, clarinette
Patrick REBOUD : accordéon chromatique, accordina, bandonéon, dulcitone
Claude SCHIRRER : basse, guitare
Invités
Françoise MESNIL : chant
Yves PERRIN : guitare, basse, flûte traversière
Marguerite PIERRON : chant
François PIERRON : contrebasse
Enregistrement / Mixage : Pascal Cacouault
Direction artistique et mastering : François Casaÿs
Dessins : Ernest Pignon-Ernest
Photos : Alain Sacchettini
Infographie : Atelier Harmonia Mundi, Arles
Produit avec le soutien de la Ville de Grenoble et la Région Rhône-Alpes
« Comment accompagner Gérard Pierron ? Prenez dix musiciens, filles et garçons issus de deux groupes du bassin grenoblois. Ils se connaissent bien. Ils se sont nourris des musiques traditionnelles, classiques ou contemporaines ; certains sont d'authentiques jazzmen labellisés par la Faculté. Ils jouent, enregistrent, composent quotidiennement, parfois sur des instruments dont vous n'aviez jamais entendu parler auparavant. Bref, à ceux-ci on ne la fait pas. Réunissez-les, parlez-leur gentiment. Nourrissez-les, et à l'heure de la sieste, faites descendre d'un nuage Gérard Pierron. Dites-leur qu'il est célèbre depuis les années 70 pour avoir exhumé les mots d'un poète beauceron oublié du début du siècle (l'autre). Ils ouvrent alors la bouche pour protester de leur intérêt, mais c'est trop tard : Gérard s'est mis à chanter. Ces artistes de la triple-croche, ces paladins de l'improvisation, ces Zidane de la grille d'accords, reconnaissent immédiatement le seul instrument qu'ils ne pourront domestiquer d'un coup de tympan : la voix. Celle d'un homme bien plus modeste qu'eux. Un homme qui a appris à laisser sa voix parler à sa place. Le charme opère. Laissez infuser. Observez-les attentivement : ils dorment. Ils sont déjà au travail. »
Christophe Sacchettini
Le livret est illustré par les dessins d'Ernest Pignon-Ernest, artiste niçois, qui vit et travaille à Paris. Depuis plus de trente ans, il appose des images sur les murs des cités et interroge, par son travail, la mémoire et la symbolique de lieux publics et ouverts.
« Vagabond dans l'âme, rêveur impénitent, Gérard Pierron se fait également sorcier et sourcier de la poésie chantée. Depuis qu'on le connaît, et cela fait des lustres, il n'a de cesse de débusquer de beaux textes, écrits avec autant de cœur que de technique, et de les mettre en musique pour les faire passer et aimer à des gens de toutes sortes, de tous âges, de toutes cultures. C'est un interprète d'une humilité totale vis-à-vis du répertoire qu'il a choisi de servir : après Gaston Couté, le plus connu désormais, on retrouve Eugène Bizeau, Emile Joulain, Robert Grossin et tous les poètes de la Loire ; et puis Louis Brauquier, poète marseillais de la mer et des marins ; et son complice Valéry Larbaud ; et encore Allain Leprest, que Gérard fut l'un des premiers à faire connaître, Pierre Louki, ou ce poète de la discrétion qu'est Jean Moiziard ; et puis des noms nouveaux, qui sont déjà poèmes par la voix de Gérard, les Emile Guillaumin, Marcel Martinet, Marguerite Audoux et Pascal Aussi.
Pour accompagner le chanteur, prenez dix musiciens de la région de Grenoble, issus de Djal et Kordévan, deux groupes rompus au jazz et au folk, mettez-les dans un théâtre du côté de Valence, faites incuber et revenir le tout sur scène à Voiron : il en sortira une constellation d'hommes et de femmes qui célèbrent l'amour de la vie comme pas deux (et une pochette illustrée par Ernest Pignon-Ernest, ça ne se télécharge pas).
Comme si ce double CD ne suffisait pas, Gérard s'est d'autre part associé à ses amis Patrick Reboud, Mag Senn, Marie Mazille, Françoise Mesnil pour chanter une ode à Madame la Rue, où l'on trouve encore les plumes heureuses de Leprest, Moiziard, Roger Riffard et Raymond Queneau, sous la figure tutélaire du grand Gilles (vous savez, Dollar !). Deux opus à offrir à tous ceux que vous aimez. »
Jacques Vassal (CHORUS - Les cahiers de la chanson)
"« Plein chant » est la nouvelle création de Gérard Pierron. Elle rend hommage aux cahiers littéraires portant le même nom, source de plusieurs compositions. Cette œuvre ambitieuse pour 10 musiciens (les groupes grenoblois Djal et Kordevan), un chanteur et des invités, avec mise en scène, scénographie et décor (Ernest Pignon Ernest), est l’aboutissement d’un long et patient travail débuté en été 2004 lors d’une rencontre au festival de Pavie dans le Gers.
Marie Mazille, violon, clarinette et Patrick Reboud, accordéon, bandonéon, qui accompagnent Gérard sur scène depuis plusieurs années sont aussi membres du groupe Kordévan (P.Martinet, violoncelle / Nathalie Berbaum, violon / Claude Schirrer, basse, guitare), dont la musique mêle influences jazz et traditionnelles dans une écriture contemporaine laissant place à l’improvisation. Djal (Du Jour au Lendemain) est un groupe de 6 musiciens (bouzouki, flûte, accordéon, vielle à roue…)qui arpente les scènes trad européennes depuis 1993 avec un folk rock acoustique flirtant avec les musiques actuelles. Cette fine équipe a mis en notes et en mouvement une trentaine de chansons d’auteurs choisies par Gérard ; on y retrouve quelques figures de son panthéon : Couté, bien sûr et sa poésie populaire nourrie de révolte, Louis Brauquier, Emile Joulain, Valéry Larbaud, Eugène Bizeau (cf ce merveilleux Rêve creux enregistré naguère sur le LP « les 100 Printemps du poète », ici dans un arrangement somptueux, Robert Grossin, Jean Moiziard, Allain Leprest (Le père la pouille ou l’admirable quand Jo joue )… chansons parfois prolongées par un instrumental qui prennent une autre dimension grâce à des arrangements originaux ciselés qui invitent au rêve et au voyage : richesse des timbres, orchestrations inventives (cf le nouvel arrangement sur « Le gars qu’a perdu l’esprit »), palette des couleurs rendent justice à ces auteurs authentiques. Baladin itinérant cousin de Woody Guthrie , Pierron nous en propose quelques autres poètes vagabonds découverts au gré de ses rencontres : Bernard Plot, Pascal Aussi (le lumineux « Le cœur comme un volet qui bat »), Claude Le Maguet, Céline Caussimon, Marcel Martinet (« Je n’ai rien refusé de la tendresse humaine », beau à pleurer)… Gérard sait redonner à la chanson dites à textes l’humilité et la simplicité qui lui font parfois défaut. Il a mis en musique la plupart de ces textes rares, avec cet art de la mélodie évidente comme la pluie qui épouse le texte et fait que l’un ne va pas sans l’autre (cf le miraculeux « Le sculpteur et le cerisier » ). Et puis il y a sa voix, au timbre rare et fragile, cette présence fraternelle dégageant une profonde humanité et une sincérité rare. Le silence médiatique autour de vrais artistes comme Gérard, Leprest, Bertin et d’autres, qui du coup se retrouvent marginalisés, est un véritable scandale. A quand un Vivement Dimanche consacré à Gérard Pierron ? On peut rêver ! Heureusement ces chanteurs poètes authentiques en ont vu d’autres et ils poursuivent leur route vaille que vaille. Résistons avec eux, soyons nombreux à les accompagner ; en faisant connaître « Plein chant » par exemple, une véritable création comme il y en a peu !"
Francis Couvreux (Trad Magazine n°111)